La légende de Saint-Siméon

C'est vers l'an 1000 que l'ancien Évêque de Catalogne, Siméon, vient se retirer et vivre en ermite dans une grotte à proximité de Fontsainte et du sanctuaire de la Villa Octaviana du romain Consentius. Il mourut en 1025 dans la cour du château de Boutenac. Il devint dès lors le protecteur du village, on construit une chapelle en 1895 au-dessus de la grotte du saint et chaque année le premier mardi d'août a lieu une procession avec les reliques du saint depuis l'église de Boutenac afin de demander la pluie. Ce pèlerinage a lieu encore de nos jours grâce à l'association qui s'occupe de la sauvegarde de la chapelle et de son site.

Fils d'une illustre famille catalane, St Siméon naquit en Catalogne vers 960. A ce moment là, l'Espagne Catholique est en lutte contre les infidèles. Les Princes espagnols triomphent des Maures en 998. Siméon, alors dans la quarantaine, s'illustre dans les combats. La chrétienté renait et cherche de nouveaux chefs. Le peuple et le clergé le nomment évêque. Il le restera environ dix ans.

Il porte le cilice, un vêtement de crin porté sur la peau en signe de pénitence, et aime méditer. Il passe les Pyrénées et se retrouve près de Fontfroide, où il est accueilli par les moines; avant de se retirer par étapes de la vie mondaine. D'abord religieux puis ermite dans le massif de Boutenac. Il quitte l'Abbaye, passe St Martin de Toque, Ste Lucie d'Aussou, Vilemajou. Le voici près des anciens thermes de Fontsainte, et il s'installe dans une grotte au pied d'un ruisseau et d'un laurier. Des chiens lui apportent réconfort et nouriture. Il fréquente les villages environnants.

Vers ses 60 ans, St Siméon mourut dans le cours du Château de Boutenac, selon toute vraisemblance, le 16 décembre 1025. Environ un siècle après sa mort, ses précieux restes devenus célèbres dans la contrée, furent exhumés et transportés en grande pompe dans l'église paroissiale. Depuis 1133, ils reposent dans le sanctuaire où ils sont conservés avec un soin pieux. Comme beaucoup des saints de cette époque, il n'eu qu'une canonisation populaire.

Chapelle de St Siméon

Siméon a cela de particulier que sa sainteté et son culte ne furent pas imposés par l'église, il n'a jamais été canonisé. Il suscita l'admiration "par ses pénitences et les prodiges de sa vie et de sa mort", provoquant l'adhésion du petit peuple et fut proclamé saint dans le Narbonnais "par acclamations sans procédures préalables".

Les habitants du pays s'adressent à St Siméon pour obtenir diverses faveurs, mais plus spécialement de bonnes récoltes grâce aux pluies. Le culte dont il est entouré depuis des siècles, montre combien est grande son intercession. Si les restes du saint ermite reposent dans l'église paroissiale, sa mémoire en revanche reste attachée aux hauts lieux de la pinède, la grotte où il vécut et la chapelle où les fidèles des villages alentours se rendent tous les ans, en procession, le premier mardi d'août afin d'y célébrer une messe en extérieur. Autrefois une magnifique procession se déroulait à travers les bois et les côteaux de la pinède.

En 1895, une Chapelle lui est dédiée. Elle est édifiée sur le versant oriental du massif de la pinède, au dessus de la grotte où vécut le saint, non loin de l'abondante source de Font-Sainte. En 1984, un comité de sauvegarde de la chapelle de St Siméon et de son site, association loi 1901, est crée. En 2001 un incendie ravage la Pinède de Boutenac.